La Malédiction d’Edgar

Séléction Officielle

« Festival du cinéma Américain DEAUVILLE 2013 »

  • Réalisateur : Marc Dugain
  • Auteur : Marc Dugain
  • Acteurs : Brian Cox, Anthony Higgins, Finlay Robertson, Michael Reynolds, Keith Hill
  • Chef opérateur : Giovanni Fiore Coltellacci
  • Production : PROGRAM 33
  • Diffuseur : Planète+
  • Année : 2013
  • Durée : 90′
  • Etalonnage : LA TOUPIE

De 1960 à 1963, la présidence de John F. Kennedy incarne tout ce que l’inoxydable patron du FBI exècre. Face à l’Amérique libre, catholique et Technicolor du clan Kennedy celle de J.Edgar Hoover traditionaliste, protestante et conservatrice est menacée.

Clyde Tolson, le bras droit et l’amant d’Hoover, est le dernier survivant de cette lutte acharnée au sommet du pouvoir. En 90 min, entre fiction et images d’archives, ce témoin privililégié nous raconte Hoover, le stratège politique, et perce comme jamais la personnalité énigmatique d’Edgar, l’homme rongé par sa malédiction au moment le plus critique de son parcours exceptionnel.

 

 

La critique TV de télérama du 26/10/2013

On aime beaucoup

En ce début des années 1960, Edgar Hoover est furax : les frangins Kennedy, ces insupportables fils à papa, n’en font qu’à leur tête. Personne n’avait osé le défier de la sorte, lui, le tout-puissant chef du FBI (depuis 1924 !). JFK dirige le pays sans le consulter et son frère Robert, ministre de la Justice inexpérimenté, se comporte avec une désinvolture et une arrogance exaspérantes. Et voilà que, contre toute attente, Robert décide de mener une croisade contre la Mafia…

Marc Dugain adapte lui-même à l’écran son best-seller biographique, La Malédiction d’Edgar, paru en 2005. Tandis que le livre couvrait toute la carrière de Hoover, le téléfilm se focalise sur les années Kennedy. Bienvenue dans l’intimité de la relation entre Hoover (formidable Brian Cox) et son bras droit et amant, Clyde Tolson (Anthony Higgins), un vieux couple qui se chamaille un peu, travaille beaucoup, passe ses soirées dans un restaurant de Washington et ses dimanches aux courses, où politiques et mafieux les saluent avec déférence.

La force de cette fiction documentée, c’est de revisiter la grande Histoire par le prisme d’un huis clos. Un éclairage à la fois subjectif, puisque imaginé par Dugain, et vraisemblable, car reposant sur un travail de recherche très important. Dans ce vrai-faux cadre, Hoover, en sa qualité de chef des renseignements, ne pouvait ignorer les menaces pesant sur les Kennedy, mais il n’a rien fait pour empêcher leurs assas­sinats. On salue tout particulièrement l’usage des images d’archives — environ un tiers du film —, qui, une fois n’est pas

coutume, s’entremêlent parfaitement à la fiction. Une belle réussite.

Marc Belpois